Les interventions en matière de langage oral sont basées sur l’idée que les compétences en matière de compréhension et de lecture tirent profit d’une analyse explicite du contenu ou des processus d’apprentissage, ou des deux. Les interventions en matière de langage oral visent à soutenir l’utilisation du vocabulaire, l’articulation des idées et l’expression orale des élèves.
Les approches du langage oral peuvent inclure :
- La lecture à haute voix ciblée et la discussion autour des livres avec les jeunes enfants ;
- L’extension explicite du vocabulaire oral des élèves
- L’utilisation de questions structurées pour développer la compréhension de la lecture ; et
- L’utilisation de dialogues et d’interactions ciblés, axés sur le programme scolaire.
Les interventions en matière de langage oral présentent certaines similitudes avec les approches basées sur la métacognition (qui rendent explicite le discours sur l’apprentissage dans les classes) et avec les approches d’apprentissage collaboratif qui encouragent l’interaction entre les élèves en groupe.
1. En moyenne, les interventions sur le langage oral ont un impact élevé sur les résultats des élèves, soit 6 mois de progrès supplémentaires
2. Il est important que les activités de langue orale soient adaptées au stade de développement actuel des élèves, afin de prolonger leur apprentissage et de les relier au programme scolaire.
3. La formation peut aider les adultes à s’assurer qu’ils modèlent et développent les compétences linguistiques orales et le vocabulaire des élèves.
4. Certains élèves peuvent avoir des difficultés spécifiques avec le langage oral. Les écoles doivent réfléchir à la manière dont elles vont identifier les élèves qui ont besoin d’un soutien supplémentaire en matière de langage oral et d’articulation. Il peut être utile de se concentrer sur les activités d’expression et d’écoute séparément, si nécessaire, pour répondre à des besoins particuliers.
L’impact moyen des interventions sur le langage oral est d’environ six mois de progrès supplémentaires au cours d’une année. Certaines études font également souvent état d’une amélioration du climat de la classe et d’une réduction des problèmes de comportement suite à un travail sur le langage oral.
Les initiatives qui se concentrent sur l’expression orale, l’écoute et une combinaison des deux ont toutes un impact positif sur le niveau d’instruction.
La plupart des études se focalisent sur les résultats de la lecture. Le petit nombre d’études qui portent sur le domaine des mathématiques et des sciences montre de faibles effets positifs. Les stratégies linguistiques dans ces matières peuvent être utilisées pour mettre en pratique de manière explicite le vocabulaire spécifique à ces matières.
Les études présentées dans le kit d’outils indiquent que les interventions linguistiques comportant des sessions fréquentes sur une période prolongée peuvent avoir un impact plus important, dans l’ensemble. Les approches qui sont dispensées en tête-à-tête ont également un impact plus important.
Les interventions en matière de langage oral ont rarement été évaluées en Afrique sub-saharienne (ASS), la plupart des données probantes provienne des pays d’Afrique de l’Est. Certaines recherches se sont plutôt concentrées sur l’impact de la langue d’enseignement.
Des études menées au Kenya et à Ouganda ont porté sur différents modèles visant à promouvoir les compétences en matière de langage oral chez les enfants. Tous ces modèles ont montré des impacts positifs. La recherche a également montré que l’incorporation des aspects de la pédagogie scolaire et du soutien aux enseignants peut grandement contribuer à améliorer l’efficacité des interventions en matière de langage oral.
L’utilisation de la technologie et de la narration pourrait être utile pour faciliter l’utilisation de l’intervention sur le langage oral et augmenter son impact, comme le soulignent les études menées au Kenya et au Nigeria respectivement.
Cependant, il y a peu de données probantes dans d’autres régions d’Afrique subsaharienne. Il est donc recommandé de mener davantage de recherches de qualité sur le continent, en particulier dans d’autres régions, afin de constituer une base de données probantes plus large sur les interventions en matière de langage oral
L’impact dans les écoles maternelles (+7 mois) et primaires (+6 mois) tend à être plus élevé que dans les écoles secondaires (+5 mois).
La grande majorité des études ont examiné l’impact sur la lecture. Lorsque des études se sont penchées sur d’autres matières telles que les mathématiques et les sciences, les effets sont considérablement plus faibles (+1 mois), bien que le nombre d’études soit très faible.
Les interventions sur le langage oral soutenues ou dirigées par des assistants pédagogiques formés ont un impact largement similaire (+6 mois) à celles menées par les enseignants.
Les interventions en matière de langage oral avec des séances fréquentes (3 fois par semaine ou plus) sur une période prolongée semblent être les plus efficaces.
Des données probantes indiquent que les interventions en matière de langage oral qui visent explicitement à développer le vocabulaire oral fonctionnent mieux lorsqu’elles sont liées au contenu actuel étudié à l’école, et lorsqu’elles impliquent une utilisation active et significative de tout nouveau vocabulaire. Voici quelques exemples d’approches dont l’efficacité a été démontrée :
- encourager les élèves à lire à haute voix, puis à avoir des conversations sur le contenu du livre avec les enseignants et les pairs
- modéliser l’inférence par le biais de questions structurées
- le travail en groupe ou en binôme qui permet aux élèves de partager leurs processus de réflexion
- des activités implicites et explicites qui permettent aux élèves d’approfondir leurs connaissances
Pour toutes ces activités, il est essentiel de s’assurer que les activités de langage oral sont liées au programme scolaire au sens large (par exemple, utiliser des activités de langage oral pour modéliser le langage technique en sciences).
Les interventions sur le langage oral peuvent être dispensées de manière intensive au cours de quelques semaines, mais peuvent également être développées au cours d’une année scolaire. Les séances fréquentes (3 fois par semaine ou plus) sur une période prolongée (un semestre ou un trimestre) semblent donner les meilleurs résultats.
Les compétences en matière d’enseignement et de mise en œuvre des interventions de langue orale pourraient être intégrées dans les programmes de formation des enseignants et dans des ateliers spéciaux ou occasionnels dans divers pays. Par conséquent, les coûts des interventions en langue orale, en particulier dans le bassin du lac Tchad, devraient être modérés.
La fiabilité des données probantes concernant les interventions sur le langage oral est jugée élevée. 154 études ont été identifiées. Dans l’ensemble, cette intervention a perdu un cadenas car un grand pourcentage des études n’a pas été évalué de manière indépendante. Les évaluations menées par des organisations liées à l’approche – par exemple, des fournisseurs commerciaux, ont généralement des impacts plus élevés, ce qui peut influencer l’impact global du volet.
Il y a encore peu de données probantes concernant l’impact des interventions en matière de langage oral sur les résultats scolaires en Afrique subsaharienne. Des essais randomisés robustes sont donc recommandés pour vérifier l’impact des interventions en matière de langue orale sur le niveau d’éducation.
Comme pour tout autre revue de données probantes, ce kit d’outils résume l’impact moyen des interventions lorsqu’elles sont examinées dans le cadre d’études académiques. Il est important de tenir compte de votre contexte et d’appliquer votre jugement professionnel lorsque vous mettez en œuvre une intervention dans votre établissement.