En éducation, le mentorat consiste à apparier des jeunes avec un pair plus âgé ou un adulte bénévole, qui leur sert de modèle. En général, le mentorat vise à renforcer la confiance et les relations, à développer la résilience et le caractère, ou à accroître les aspirations, plutôt qu’à développer des compétences ou des connaissances académiques spécifiques.
Les mentors établissent généralement des relations avec les jeunes en les rencontrant un à un pendant environ une heure par semaine sur une période prolongée, que ce soit à l’école, à la fin de la journée scolaire ou les fins de semaine. Dans certaines approches, les mentors peuvent rencontrer leurs mentorés en petits groupes.
Les activités varient d’un programme de mentorat à l’autre. Alors que certains programmes de mentorat comprennent un soutien scolaire avec des devoirs ou d’autres tâches scolaires, les approches axées principalement sur le soutien scolaire direct (parfois appelé « mentorat académique ») ne sont pas couvertes dans cette intervention (voir tutorat par les pairs).
Le mentorat est de plus en plus offert aux élèves jugés peu accessibles ou susceptibles de connaître l’échec scolaire ou l’exclusion.
1. L’impact du mentorat varie mais, en moyenne, il est susceptible d’avoir un faible impact positif sur les résultats.
2. Les effets positifs sur les résultats scolaires ont tendance à ne pas se poursuivre une fois que le mentorat cesse, il faut donc veiller à ce que les avantages ne soient pas perdus. Il est important de réfléchir à la façon dont vous pouvez aider les élèves qui ont bénéficié du mentorat à conserver des changements positifs dans leur confiance et leur comportement.
3. Les approches communautaires et scolaires peuvent être couronnées de succès.
4. L’abandon du mentor peut avoir des effets néfastes sur les mentorés. Il est important de prendre en compte les modalités de soutien à apporter aux mentors.
En moyenne, le mentorat semble avoir un faible impact positif sur les résultats scolaires. Les impacts des différents programmes varient. Certaines études ont révélé l’impact plus positif pour les élèves issus de milieux défavorisés et pour les résultats non scolaires tels que les attitudes à l’égard de l’école, la fréquentation scolaire et le comportement.
Il existe des risques associés à l’échec des jumelages de mentors, ce qui peut avoir un effet néfaste sur le mentoré, et certaines études rapportent des impacts globaux négatifs.
Les programmes qui ont une structure et des attentes claires, qui offrent une formation et un soutien aux mentors et qui recrutent des mentors bénévoles, sont associés à des résultats plus fructueux.
Il n’y a pas de données probantes indiquant que les approches axées uniquement sur l’amélioration des résultats ou des performances scolairessoient plus efficaces, les programmes à objectifs multiples peuvent être tout aussi efficaces, voire plus..
En Afrique subsaharienne (ASS), en particulier dans le bassin du lac Tchad, il existe peu de données probantes concernant l’impact du mentorat sur le niveau d’éducation (les résultats scolaire). Cependant, le mentorat est généralement considéré comme ayant des effets positifs dans la région.
Le mentorat a été inclus comme composante d’interventions complémentaires dans d’autres expériences éducatives. Le programme BRIGHT au Burkina Faso a consisté, entre autres, en la construction de 132 écoles primaires pour augmenter les taux de scolarisation des filles. L’une des six interventions complémentaires était l’alphabétisation, qui comportait deux composantes; Formation et mentorat en alphabétisation des adultes pour les filles. Bien que le programme BRIGHT dans son ensemble ait considérablement amélioré les résultats aux examens, les inscriptions et le taux de présence, l’impact spécifique du mentorat des filles n’a pas été examiné ou rapporté. L’ajout du mentorat au programme suggère son importance et son impact positif possible sur les résultats, mais il est nécessaire d’explorer davantage l’impact du mentorat dans le contexte de l’ASS.
Des études ont été menées dans des écoles primaires et secondaires, avec des impacts similaires.
L’impact global sur les mathématiques et les matières scolaires génériques tend à être plus élevé que sur les résultats en lecture ou en sciences.
Des réunions régulières d’une fois par semaine ou plus fréquemment semblent être les plus efficaces.
Le mentorat exige une interaction étroite entre un pair adulte ou plus âgé et un ou un petit groupe d’élèves. Les conversations entre les mentors et les mentorés peuvent porter sur les sujets suivants, sans toutefois s’y limiter :: attitudes à l’égard de l’école; des compétences ou des connaissances académiques spécifiques; la perception de soi et la croyance, en particulier en ce qui concerne le travail scolaire; les aspirations pour les études futures et les options de carrière. Il est important de tenir compte du soutien dont les mentors pourraient avoir besoin pour offrir efficacement le mentorat.
Les interactions de mentorat se produisent normalement une à une entre le mentor et le mentoré – bien que les mentors puissent encadrer plusieurs élèves. Certaines approches de mentorat incluent également des interactions en petits groupes.
Les interventions de mentorat sont généralement dispensées sur une longue période de temps (souvent au moins la durée d’une année scolaire) afin de permettre aux mentors et aux mentorés de développer des relations plus durables et de confiance. Des réunions fréquentes et régulières d’une fois par semaine ou plus ont tendance à être plus bénéfiques.
Ainsi que la plupart des coûts associés à la formation et au soutien des mentors, les coûts du mentorat par étudiant sont susceptibles d’être modérés dans le contexte du bassin du lac Tchad.
La mise en œuvre d’interventions de mentorat nécessitera également un temps modéré et soutenu du personnel, par rapport à d’autres approches.
Outre le temps et les coûts, les chefs d’établissement devraient réfléchir à la manière de maximiser le recrutement de mentors efficaces et fiables qui sont bien jumelés aux mentorés. Il faut également tenir compte de la façon dont les gains réalisés en matière de confiance, de résilience ou d’aspiration des élèves doivent être maintenus après la période de mentorat prévue, car des études montrent que ces changements peuvent être difficiles à maintenir.
La fiabilité des données probantes en matière de mentorat est jugée modérée. 44 études répondant aux critères d’inclusion du kit d’outilsont été identifiées.
Le manque de recherches solides sur l’impact du mentorat sur le niveau de scolarité en SSA est une lacune en matière de données probantes qui doit être comblée. Pour une intervention que beaucoup considèrent comme pertinente, en dépit d’un manque de données probantes, la rend encore plus urgente.
Comme pour toute revue des données probantes, ce kit d’outil résume l’impact moyen des approches lorsqu’elles sont étudiées dans des études académiques. Il est important de tenir compte de votre contexte et d’appliquer votre jugement professionnel lorsque vous mettez en œuvre une approche dans votre établissement.