Le redoublement scolaire (également connu sous le nom de « doublement scolaire », « non-promotion » ou « échec scolaire ») décrit le processus par lequel les élèves qui n’atteignent pas un niveau de performances requis à la fin d’une année sont tenus de rejoindre une classe d’étudiants plus jeunes l’année scolaire suivante. Pour les élèves de l’enseignement secondaire, le redoublement est généralement limité à la matière ou à la classe non validé.
Le redoublement est très rare au Royaume-Uni, mais il est assez courant aux États-Unis, où le No Child Left Behind Act (2002) recommande que les élèves soient tenus de démontrer un certain niveau de réussite avant de passer au niveau supérieur. Dans certains pays européens, comme l’Espagne, la France et l’Allemagne, le redoublement scolaire est également appliqué… Dans certains pays, comme la Finlande, les élèves peuvent redoubler une année dans des circonstances exceptionnelles, mais cette décision est prise collectivement par les enseignants, les parents et l’élève, plutôt que sur la base d’un examen de fin d’année.
En Afrique subsaharienne (ASS), le redoublement est une pratique courante dans la plupart des pays, et son impact sur les résultats des élèves a rarement été remis en question. La colonisation a joué un rôle clé dans la politique éducative des différents pays d’Afrique subsaharienne. Les différents systèmes éducatifs ont été adoptés par les administrateurs coloniaux. Les pays francophones et lusophones ont tous continué à pratiquer le redoublement, tandis que la plupart des pays anglophones ont tendance à suivre les modèles de passage automatique en classe supérieure, sauf dans des cas particuliers comme un enfant qui manque une grande partie de l’année scolaire pour diverses raisons.
1. Le fait de soumettre les élèves à un redoublement a en moyenne un impact négatif. Étant donné que les effets négatifs sont rares en ce qui concerne les interventions scolaires, la mesure dans laquelle les élèves qui redoublent font moins de progrès est frappante.
2. Les effets négatifs sont plus prononcés pour les élèves défavorisés, pour les élèves issus des minorités ethniques et pour les jeunes de la classe.
3. Lorsque les élèves n’obtiennent pas les résultats escomptés, des interventions alternatives peuvent apporter un soutien intensif qui peut rendre inutile le redoublement scolaire.
4. Les effets négatifs ont tendance à augmenter avec le temps et le redoublement de plus d’une année augmente considérablement le risque de décrochage scolaire.
Le redoublement est également susceptible d’entraîner des effets négatifs plus élevés lorsqu’il est utilisé dans l’enseignement secondaire, pour les élèves issus de minorités ethniques ou pour les élèves les plus jeunes de la classe (souvent appelés “summer born pupils” dans la littérature américaine et européenne).
Les élèves qui redoublent font en moyenne trois mois de retard dans leurs progrès scolaires sur une année par rapport aux élèves qui poursuivent leurs études en classe supérieure. En outre, des études suggèrent que les élèves qui redoublent ont peu de chances de rattraper leurs camarades de même niveau qui poursuivent leurs études en classe supérieure, même après avoir suivi une année de scolarité supplémentaire. Les études suggèrent également que les élèves qui redoublent sont plus susceptibles d’abandonner l’école avant d’avoir terminé.
Bien que l’impact moyen global soit négatif, certaines études suggèrent que dans des circonstances individuelles, certains élèves peuvent en bénéficier, en particulier à court terme. Cependant, il ne semble pas facile d’identifier les élèves qui en bénéficieront, ce qui suggère que le redoublement constitue un risque majeur
Dans l’ensemble, il y a un manque d’étude de haute qualité sur les effets de la répétition d’une année en Afrique subsaharienne (SSA). Cependant, certaines études ont examiné le redoublement en classe parallèlement à la probabilité d’abandon scolaire en SSA, les résultats indiquant qu’il existe une forte probabilité que les enfants abandonnent l’école s’ils redoublent une classe.
En outre, des études ont mis en évidence que la rétention en classe était plus élevés chez les filles, les enfants des zones rurales et les enfants de familles dans le quantile de pauvreté le plus bas. Les taux d’abandon scolaire ont également été considérés comme plus élevés parmi ces groupes, ainsi que chez les enfants de pays post-conflit comme le Burundi, le Tchad, le Mozambique et le Rwanda. Bien que les données probantes globales montrent que le redoublement a un impact négatif sur les résultats des élèves, certains enseignants en Afrique subsaharienne pensent que le développement cognitif est le résultat de la maturation des élèves au fil du temps, ce qui signifie que le temps supplémentaire conduit à la « maturité » qui est bénéfique pour les élèves.
Les effets négatifs sont généralement un peu plus élevés dans les écoles secondaires (-4 mois) que dans le primaire (-2 mois).
Des effets négatifs similaires sont observés pour l’alphabétisation et les mathématiques.
Des études ont été principalement entreprises aux États-Unis.
Compte tenu de l’impact négatif du redoublement, il n’est pas recommandé que les écoles adoptent cette approche. Les élèves se sentent stigmatisés en cas d’échec et se retrouvent dans une classe avec des élèves plus jeunes, sont quelques-unes des raisons pour lesquelles le redoublement peut avoir un impact négatif. Dans des circonstances exceptionnelles, il peut être bénéfique pour un élève de redoubler une année, par exemple s’il a manqué l’école pour cause de maladie ou pour d’autres raisons légitimes. Si tel est le cas, il est crucial de :
- Veiller à ce que le redoublement soit décidé en concertation avec l’élève et ses parents afin qu’il ne se sente pas puni
- Réfléchir à la manière dont vous allez apporter un soutien supplémentaire aux élèves qui redoublent, plutôt que d’espérer que la même approche donnera des résultats différents.
La moyenne des effets négatifs globaux du redoublement sur l’apprentissage des élèves suggère que les enseignants, les écoles et les parents envisagent d’autres approches pour aider les élèves à rattraper leurs camarades et à atteindre les niveaux appropriés pour leur groupe d’âge ou leur niveau scolaire.
Le coût est estimé sur la base d’une année de scolarité supplémentaire. Les coûts annuels de la scolarité varient considérablement au sein des pays d’Afrique subsaharienne, En 1998, l’UNESCO a estimé le coût du redoublement à 570 USD. Ces frais supplémentaires seront normalement à la charge des ménages et des gouvernements. Le coût est donc considéré comme très élevé.
La fiabilité des données probantes concernant le redoublement scolaire est jugée faible. 71 études qui répondent aux critères d’inclusion du Kit d’outils ont été identifiées. Globalement, le sujet a perdu deux verrous de sécurité (“padlocks”) supplémentaires pour les raisons suivantes :
- Un faible pourcentage d’études qui ont eu lieu récemment. Cela pourrait signifier que la recherche n’est pas significative par rapport à la pratique actuelle.
- Un grand pourcentage d’études qui ne sont pas des essais contrôlés randomisés. Bien que d’autres conceptions d’études donnent encore des informations importantes sur l’efficacité des approches, il y a un risque que les résultats soient influencés par des facteurs inconnus qui ne font pas partie de l’intervention.
En Afrique subsaharienne, il existe peu de données probantes robustes qui montrent l’efficacité du redoublement sur les résultats des élèves. Les quelques études disponibles n’utilisent pas de plan expérimental. Il est nécessaire de mener des recherches plus robustes dans ce domaine afin d’informer les décideurs politiques de l’impact du redoublement sur la réussite scolaire et la carrière des enfants.
Comme pour toute revue des données probantes, cette boite a outil résume l’impact moyen des approches lorsqu’elles sont évaluées dans des études académiques. Il est important de tenir compte de votre contexte et d’appliquer votre jugement professionnel lorsque vous mettez en œuvre une approche dans votre établissement.